VALEUR AJOUTEE
Exposition collective
20 septembre – 18 octobre 2025
Pour cette quatrième exposition, six artistes présentent leur travail.
Valeur Ajoutée met en relation la société de consommation et son
rapport avec la production d’objets.
Les artistes Aranthell , Laurence Langlois , Anne Moret & Noémie Carvalho, Louis Souêtre et Rémi Tamain nous invitent à travers des regards poétiques, engagés, audacieux, décalés ou surprenants à appréhender le quotidien envahi par la production de masse.
Ressortir sa veste en jean du placard. Partir explorer les rues de la ville. Sentir l’odeur des plats qui mijotent. Entendre la conversation téléphonique d’un passant et le bruit des véhicules sur les pavés. Regarder en vitrine, les formes, les couleurs, les matières. Chaque saison est accompagnée d’un mélange de textures et de teintes savamment agencé pour vouloir tout changer chez soi.
Je plonge les mains dans les poches. Un reste de sable se glisse sous mes ongles. Les derniers pas sur une plage du Nord me reviennent. Dans la poche sur la poitrine, un objet est rangé. Je sors un papier de bonbon, celui d’un pays étranger. Puis, la souris en résine d’un ancien porte-clé m’amène à repenser à cet appartement, les meubles, des personnes… Enfin, tout au fond des pastilles brillantes, rond de papier coloré, paillettes ou confettis, qui font émerger les sourires et le soleil.
Il y a des objets dont on se sépare facilement, d’autres ont en eux une valeur ajoutée.
Protégé de papier bulle, rangé dans un tiroir, recouvert de poussière, sous-film, déposé comme un trésor au centre d’une étagère, l’objet est utile, décoratif, rare ou banal, commun ou unique, parfois sacré ou intime, collectionné ou délaissé. Il est aussi inspirant, emblème, muse ou critique. L’exposition Valeur Ajoutée met en relation la société de consommation et son rapport avec la production d’objets.
Amélie Carvalho
Avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France, du Ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, de la Communauté d’agglomération du Cambrésis, de la municipalité Noyelles-sur-Escaut et l’ESAC Cambrai.
« L’objet traverse la tradition picturale occidentale dès l’antiquité. Mais c’est au XVIe siècle que la représentation de l’objet inanimé devient autonome et constitue un genre à part entière, celui de la nature morte, qui se canonisera alors en tant que peinture d’objets qui posent, comme suspendus dans le temps et agencés par la main de l’artiste. […] Les cubistes y verront le genre le mieux adapté pour rendre, en peinture, la question de la représentation de l’espace. Déjà en 1912 avec sa révolutionnaire Nature morte à la chaise cannée, Picasso introduit dans le tableau un bout de toile cirée pour le cannage et une corde pour matérialiser l’ovale du cadre. Des éléments prélevés au réel remplacent donc, par endroits, la représentation et dialoguent avec les parties peintes. L’objet ou plutôt des fragments d’objets réels envahissent la représentation.
Mais c’est à Duchamp que revient le geste radical transformant, par la seule déclaration de l’artiste, l’objet quotidien manufacturé en œuvre d’art. Les premiers ready-made datent de 1913. Depuis, l’objet sort du cadre de la peinture et envahit le monde réel se présentant en tant que tel dans la scène de l’art. » Parcours Collections – L’objet dans l’art du XXe siècle – centrepompidou.fr


